Le workflow photo ou le flux de travail ou encore le flux de production photo est d’une importance capitale, que ce soit pour les photographes amateurs / passionnés et bien sûr, encore plus pour les professionnels tellement nous avons d’images à trier et à cataloguer!
En effet avec la photographie numérique, il est clair que beaucoup d’entre nous, prenons plus de clichés, expérimentons plus de cadrages différents, faisons plus de tentatives diverses car cela ne coûte pas plus cher (contrairement aux films argentiques) d’explorer de cette manière notre folie artistique.
Quand on se retrouve avec plusieurs milliers voire centaines de milliers de photos, tôt ou tard il faut se coller au triage et pour cela avoir une bonne organisation. Une simple et bonne organisation de ses fichiers photographiques c’est l’assurance de retrouver rapidement ses photos, autrement elles seront perdues et une énorme économie de temps derrière votre écran !
Et perdre des photos pour un photographe n’est-ce-pas un sacrilège ?
Dans cet article aujourd’hui, je propose d’échanger sur » le workflow photo « et vais vous décrire le mien.
1. Importation et catalogage
En sortie » capture photo « , selon le temps disponible, je parcours toujours plus ou moins les photos prises à l’arrière de mon canon, et je supprime les photos dont je suis certain qu’elles me seront inutiles. (Les essais d’exposition, de cadrage, de focale, les photos floues etc..) Si j’ai un doute, je conserve la photo.
Ensuite de retour devant l’ordinateur, j’importe toutes mes photos dans une session Capture One Pro. Rapide et efficace Capture One Pro me permet de travailler par session. (Lire la différence session vs catalogue). La session m’évite d’avoir des lourdeurs et ralentissements avec un gros catalogue à gérer et de travailler de suite sur les premières images importées sur l’ordinateur avant même que toutes mes images soient transférées sur mon disque dur.
Ceci dit en passant, capture One présente maintenant des capacités de gérer les gros catalogues très efficacement. C’est pour cela qu’une fois tout mon travail fait dans mon projet ou ma session, j’importe ensuite ma session dans un catalogue maitre ou principal.
De cette manière quand je suis sur un projet, donc dans une session, rien ne vient parasiter mon espace de travail. Une fois le projet terminé, le fait d’importer ma session dans un catalogue principal, me permet d’avoir mes photos après sélection et tri, archivées et de pouvoir les retrouver très rapidement. Autres avantages, le catalogue principal me permet aussi un traçage des images en cas de perte, (un « ? » en cas de disparition) et me permet aussi de parcourir mes fichiers et faire des sélections / albums ou collections hors ligne.
2. Le workflow de tri
Alors là attention ! Le premier instinct du photographe est de retrouver les meilleures photos prises et de les développer illico presto ! Bon dans l’urgence pour un client oui ! Mais sinon c’est particulièrement déconseillé ! Car une fois les quelques photos en question développées le reste tombera dans l’oubli, et c’est le début du bazar ! La mauvaise habitude s’installe et se répètera !
C’est pour cette raison qu’une fois vos photos importées, sans réfléchir commencez à les trier ! Voici comment je pratique dans C1 (Capture One Pro) :
a. Première passe
Dans ce premier passage RAPIDE, j’appose une étiquette de couleur rouge (ou drapeau noir dans Lr) aux photos à jeter à la poubelle. (hors focus par exemple). Cette étape est très rapide, c’est un épurage, pas de zoom à 100% ou de recherche des petits détails ! C’est un ménage grossier, seulement 2 touches de raccourci sont utilisées. (Étiquette rouge et flèche de déplacement)
Dans cette étape le masque de focus d’On1 Photo RAW aussi présent sur C1 peut vous être utile et vous faire gagner en terme vitesse d’exécution !
b. Seconde passe
Dans le second passage, toutes les photos parasites étant éliminées, je parcours à nouveau mes images cette fois-ci pour les noter. Je regarde les différents groupes de photos toujours dans le navigateur du logiciel. Cela me donne une vision avec du recul, et me permet de voir qu’elle composition est la meilleure par la visualisation des groupes des vignettes d’images. C’est une seconde filtration à vitesse semi-rapide.
Je donne une étoile à l’ensemble d’un groupe dont la composition me satisfait.
C. Troisième passe
Enfin l’étape des détails ! Nous avons jusqu’à maintenant effectué une filtration / élimination rapide des plus beaux ratés, ainsi que des compositions les plus mauvaises. Il ne me reste que les photos correctes à excellentes. Groupe après groupe, je compare les photos de chaque groupe et les note. Ici, je zoom l’ensemble des photos d’un groupe pour vérifier la qualité d’image et je garde le stricte nécessaire : 1 à 3 photos par groupe.
J’utilise le barème suivant :
- 1 étoile : photos sélectionnées, je les garde, je pense pouvoir en faire quelques choses.
- 3 étoiles : photos décoratives ou d’illustrations.
- 4 étoiles : bonnes photos, potentiellement photos Fine Art.
La filtration étant faite je peux ensuite développer les photos dans mon dérawtiser C1.
3. Le développement RAW
C’est dans cette étape que la précision du tri précédemment effectué, va vous rendre un énorme service. D’une manière générale, je filtre mon navigateur selon la notation, ce qui me permet de développer les photos les mieux notées (les meilleures) en premier et les moins bien notées en dernier. Çà me permet aussi copier coller les réglages de développement de la première photo aux autres photos d’un même groupe, parfois même aux autres groupes. (Au moins une base de traitement) Rapidité et efficacité.
Occasionnellement, pour les photos à ISO élevées par exemple, je vais d’abord traiter le bruit des photos à haut ISO en allant vers les plus bas ISO. Car selon la qualité obtenue après traitement, si cela ne me plait pas, je supprime, ou déclasse la photo pour un traitement complexe si vraiment elle en vaut la peine. (elle prendra du temps de retouche dans Photoshop ou logiciels tiers, et ne rentre pas dans le flux du workflow photo standard)
Après le développement par série, au fur et à mesure que les photos sont traitées, j’en re-note certaines. Et oui car, après développement, certaines photos présentent un rendu que je n’imaginais pas toujours au départ ! Certaines photos se révèlent au développement. De 4 étoiles elle passera à 5 par exemple.
Une fois le développement RAW terminée, je crée des fichiers maitres ! Je réalise une exportation en masse de tous les fichiers RAW développés.
4. Retouche des fichiers maitres
Oui je dois être un de ces photographes paranos ! Je créé donc des fichiers Tiff de toutes les images sélectionnées et développées pour 2 raisons :
- Quoiqu’il arrive en terme de logiciel RAW (disparition, changement etc..), j’ai un fichier de base sur lequel je peux toujours revenir.
- Ces fichiers maitres ont besoin de l’étape Photoshop. (nettoyages complexes, finitions, effets, retouches, compositions, panorama, vectorama, focus stacking etc.. bref vous avez saisi l’idée)
De cette manière, je ne perds jamais une photo publiée sur mes galeries en ligne. Même si, au fil des années je re-dérawtise une nouvelle version, j’ai toujours le fichier maitre version 1 à côté du fichier maitre version 2 etc….
Dans mon workflow photo j’essaie de rester indépendant des logiciels, si demain une catastrophe arrive, je peux transférer mes photos, les cataloguer dans un autre logiciel, mes fichiers maitres sont toujours à la même place, avec les mêmes rendus et toujours disponibles. Et si nécessaire, je refais un développement RAW actualisé à partir du fichier brut.
C’est à partir de ces fichiers maitres que je réalise toutes mes retouches complexes et créatives dans Photoshop. (ou un autre éditeur de pixels)
Comme toutes ces étapes ne se font pas en une seule fois, ni même en un jour, j’utilise les étiquettes de couleurs pour déterminer à quel stade de travail mes images se trouvent. C’est important et nécessaire surtout lorsque l’on a plusieurs projets en cours, avec des semaines d’interruption pour les longs projets !
- Jaune : en cours de développement RAW
- Orange : RAW développement terminé
- Rose : fichier maitre en attente de traitement Photoshop ou tiers
- Vert : fichier maitre achevé, fichier prêt à l’exportation
- Bleu : Fichier prêt et optimisé pour l’impression
Capture On1 navigateur
5. Exportation et publication
C’est probablement l’étape la plus simple du workflow photo. On sélectionne les photos en fonction de la destination, et lance les scripts d’exportation. Sur C1, je sélectionne mes photos prêtes, et lance une sortie avec un format, une définition, un espace de couleur etc.. pour les réseaux sociaux, une autre sortie pour les galeries en ligne et ainsi de suite selon mes besoins ou ceux du projet en cours.
Je crois que nous avons fait le tour, j’espère que mon workflow vous inspirera et vous aidera à améliorer le votre, c’est quelques choses qui évolue avec le temps, la technique, et les besoins de chacun. Il est parfois très différent d’un artiste à un autre. L’important est qu’il soit efficace et surtout simple à retenir et, aussi instinctif que possible pour vous ! Dans le cas contraire, votre workflow ne tiendra pas dans le temps !
Et vous comment faites-vous ? Pour en lire plus sur Capture One vous pouvez visiter ces articles-ci ou ceux-là. Plus encore si vous souhaitez vous former à Capture One je vous propose une formation ici.
David