Dans ce nouvel article, je vous propose de parler du bruit numérique. En effet dans ce monde de plus en plus digital, le bruit numérique est un obstacle qui se retrouve finalement partout dans la vie quotidienne, que ce soit en photo, vidéo, ou en son. Mais qu’est ce que ce bruit numérique, et en ce qui nous concerne nous photographe, comment gérer cela ? Explorons les différentes formes de bruits, et comment optimiser la qualité de nos images
Qu’est-ce que le bruit numérique ?
Définition : Le bruit numérique, est également connu sous le terme de « bruit électronique », et se réfère aux interférences indésirables ou aux variations aléatoires dans les signaux électroniques qui affectent la qualité des images ou des vidéos numériques. Ce phénomène se produit généralement aussi bien lors de la capture, du traitement ou de la transmission des données numériques.
Comme nous le savons tous, le bruit numérique se manifeste en photographie et vidéographie numérique sous 2 formes principales :
Bruit de Luminance : Apparaît sous forme de grains aléatoires dans l’image, affectant principalement la luminosité.
Bruit de Chrominance : Se manifeste sous forme de variations de couleur anormales dans l’image.
Pourquoi le bruit numérique est-il problématique ?
Comme mentionné précédemment, le bruit est avant tout un problème sur le plan de la qualité, et donc sur l’impact visuel de nos photos ou vidéos. Bien sûr, ici je parle de qualité technique des photos et non de qualité artistique. (dont chacun reste seule juge)
Influence sur la qualité des photos
On s’en est tous rendu compte sur nos clichés, quand le bruit est vraiment important, l’image présente beaucoup trop de grain (bruit de luminance), des bizarreries dans les couleurs (bruit de chrominance) pour finir avec une image « baveuse », comme si des encres granuleuses avaient débordé « des limites ». Cela sera d’autant plus présent dans les ombres ou les zones de dégradés (peau, ciel etc..)
Effets sur la netteté et les détails
Et s’il y a beaucoup de grain jusqu’à avoir des moutonnements, et trop de variation de couleur, cela induit une perte importante en netteté et en détails. (Plutôt ennuyeux quand on est photographe de nature et voyage 😉)
Donc le problème du bruit est une perte de qualité visuelle des photos ou vidéos ainsi qu’une perte de netteté et des détails.
Problèmes en post-production
De plus en plus facile à traiter en post-production avec l’IA (intelligence artificielle) certes, mais le bruit peut se révéler complexe et chronophage à traiter. Et si l’on force trop sur la réduction du bruit, on va trop lisser, flouter, et « plastifier » l’image et ce serra finalement encore une plus grande perte dans les détails 🧐 ! De plus selon le processus de développement et de retouche cela limitera fortement les possibilités car la dégradation de l’image sera beaucoup plus rapide. Le débouchage des ombres, la saturation des couleurs, les contrastes pour ne prendre que ces exemples seront limités sous peine de détériorer votre image..
La taille des fichiers
Cela est peu connu, mais les fichiers contenant beaucoup de bruit sont plus difficiles à compresser, et peuvent générer des fichiers plus volumineux. Bon, de nos jours cela peut paraitre accessoire, sauf si l’on traite et gère beaucoup de photos, vidéos en tant que professionnel. Ce sera peut être moins gênant pour les amateurs quoique … 😜 plus on a de la place, plus on y met le bazar !
Professionnellement
Ceci ne concerne que les professionnels, mais il est primordial pour un pro de l’image ou de la vidéo de fournir à ses clients uniquement des fichiers de haute qualité. La qualité visuelle d’une marque, d’une entreprise, d’un produit est en jeu, et se doit être mise en valeur. Sinon c’est totalement contreproductif.
Maintenant que nous connaissons les problèmes posés par le bruit numérique, je vous propose d’en comprendre les causes afin d’y remédier au mieux.
Avant d’entrer dans les détails d’optimisation pour éviter le bruit numérique, il convient d’en comprendre les causes. Après ce n’est plus que de la déduction logique lors de la capture sur le terrain ou lors de la post-production.
Les causes du bruit numérique
Pour l’instant, j’ai relevé 4 causes majeures générant le bruit :
Enfin, maintenant que nous connaissons les origines du problème, parlons remèdes et solutions ! Plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre, allant des techniques de prise de vue à l’utilisation de logiciels de post-production. Voici quelques-unes des meilleures pratiques à mon avis 😜 :
Conseils pour réduire le bruit numérique
1. L’équipement de capture
C’est de plus en plus abordable de nos jours, et il n’est plus nécessaire de viser dans le haut de gamme pro pour obtenir des capteurs de haute qualité ! Mais investir dans des appareils photo ou des caméras avec des capteurs de bonne qualité, seront meilleurs pour capturer des images avec moins de bruit, surtout en basse lumière.
De même, pour les objectifs, meilleurs ils seront en terme de qualité de fabrication générale, et plus l’ouverture sera grande, mieux ce sera en basse lumière. Utiliser des objectifs lumineux avec une grande ouverture (petit nombre f/), permettra de laisser entrer plus de lumière et de réduire la nécessité d’augmenter les ISO.
2. Utilisez une sensibilité ISO optimale
Utiliser la sensibilité ISO la plus basse possible de votre appareil. Un ISO élevé amplifie non seulement le signal mais aussi le bruit comme nous l’avons vu dans les causes.
3. Maîtrisez l’exposition
Assurez-vous que votre image soit aussi bien exposée que possible en ajustant l’ouverture, la vitesse d’obturation et l’ISO. La sous-exposition augmentera le bruit dans les ombres lorsque votre image sera éclaircie en post-production. D’ou le dicton en photographie d’exposer à droite, qui veut dire que votre histogramme doit être le plus à droite possible lors de la capture sur le terrain, (donc la photo la plus claire possible) sans pour autant brûler les hautes lumières !
En intérieur, utiliser une lumière suffisante et de bonne qualité. Ajouter des sources lumineuses ou utiliser un flash peut réduire la nécessité d’augmenter les ISO.
4. Capturez, shootez en Raw
Photographier en fichier RAW plutôt qu’en JPEG. Les fichiers RAW contiennent les informations brut de votre capteur et offrent plus de latitude pour la réduction de bruit en post-production.
5. Utilisez un trépied
Utiliser un trépied pour les poses longues sans augmenter l’ISO, surtout en basse lumière. Comme vous ne serez pas pris par le temps, l’obturateur pourra rester ouvert aussi longtemps que nécessaire pour obtenir toute la lumière nécessaire, sans avoir besoin d’augmenter les ISO.
6. Utilisez des logiciels de réduction du bruit
De nos jours les logiciels boostés par l’IA font des miracles ou presque, des anciennes photos peuvent reprendre vie 🤓 ! Utiliser des logiciels de développement tels que DxO PhotoLab ou plugins spécialisés pour la réduction de bruit, tels que DxO PureRaw, Adobe Lightroom, Photoshop, Topaz … Ces outils peuvent traiter le bruit formidablement bien tout en préservant les détails.
7. En post-production
Et oui, autrement que d’utiliser les logiciels spécialisés en post-production, vous pouvez utiliser des techniques de développement et de retouche locales. Travailler localement au maximum par petites touches progressives vous permettra de travailler a minima votre image et de générer le moins de bruit et d’artéfacts possible !
Une autre (ancienne) technique possible à utiliser sur un éditeur de pixels (comme Photoshop ou Affinity Photo) est de combiner plusieurs prises de vue d’une même scène pour ensuite les empiler en calques puis fusionner en utilisant des algorithmes de type « médiane » par exemple. (c’est le stacking)
Autres méthodes à ne pas négliger
1. nettoyez votre capteur
Assurez-vous que le capteur de votre boitier soit toujours propre. La poussière et les saletés peuvent contribuer au bruit numérique.
2. Limitez la monté température
Éviter la surchauffe des capteurs en utilisant l’appareil photo dans des conditions de températures modérées. La chaleur peut augmenter le bruit électronique. Couvrez votre boitier en été, laissez-le refroidir entre 2 poses longues autant que possible. Ne laissez pas votre boitier trop longtemps en plein soleil.
3. Si vous shootez en jpeg
Si pour une raison particulière, vous photographiez en Jpeg, activer la fonction de réduction de bruit proposée dans votre appareil photo, surtout pour les prises de vue en longue exposition.
Conclusion
Il est clair que le bruit numérique est donc un aspect crucial à gérer pour assurer la qualité des images, des vidéos. (et des enregistrements audio.)
Avec et en utilisant du matériel de qualité, en réglant correctement nos boitiers et en appliquant des techniques appropriées, nous pouvons minimiser le bruit et obtenir des images et vidéos nettes et de haute qualité. La maîtrise de ces techniques est essentielle pour tout photographe ou vidéaste souhaitant améliorer la qualité de son travail.
Nous l’avons bien compris dans cet article, réduire le bruit numérique est une combinaison de bonnes pratiques aussi bien lors de la prise de vue, que lors du traitement en post-production. Alors il n’y a plus qu’à s’entrainer 😎 encore et encore !!
J’ai probablement oublié des choses sur le sujet alors n’hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire ci-dessous, et si souhaitez en lire plus sur la capture visitez ces articles ou sur la post-production ceux-ci.
À bientôt sur Dragonstreet Photography et merci de votre visite,
Bien photographiquement,
David